Evènements > Exposition : Les cartes avant la carte
Cette expostion sera présentée durant toute la durée du congrès et des visites guidées seront aussi organisées (voir directement à l'accueil pour connaître les créneaux disponibles).
Si les premiers essais de cartes minéralogiques remontent à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, ce n’est qu’à partir des années 1820 que sont publiées en France les premières cartes aux intentions géognostiques ou géologiques. Il ne s’agit plus seulement de localiser sur une carte des mines, des carrières ou des poteries, mais d’y délimiter l’étendue des terrains et des strates qui les renferment. La carte intègre au discours géographique un discours chronologique puis historique, elle devient géologique. Le projet de géognosie de Werner à la fin du XVIIIe siècle était de reconstituer la pile des dépôts sédimentaires depuis l’origine de la Terre en interprétant leur disposition spatiale. Toutes les roches étaient pensées initialement comme provenant de dépôts. La reconnaissance de roches issues d’une fusion de roches préexistantes, puis de roches transformées sous l’effet d’une augmentation de la pression et de la température, l’idée d’un recyclage des dépôts, devaient conduire à l’abandon de cette vision neptuniste au début du XIXe siècle, mais pas à l’abandon des projets de cartographie des formations. Les fossiles, objets utiles à la description des strates devenaient avec Cuvier et Brongniar (1811) des archives du temps capables à elles seules de restituer une chronologie et de témoigner d’une histoire. L’établissement de cartes précisant la nature et la diversité des roches et des terrains observables à l’affleurement devenait dès les années 1820 une entreprise à la fois économique (connaître les richesses minérales pour développer l’économie des territoires) et intellectuelle (reconstituer l’histoire de la Terre). Le projet national de 1825 d’établissement d’une carte géologique générale de la France (la carte dite de Dufrénoy et d’Elie de Beaumont publiée en 1841) comportait également un projet de cartes à l’échelle des départements. Ingénieurs des mines, mais aussi érudits locaux se lançaient dès les années 1820 dans la réalisation de cartes géologiques départementales. La bibliothèque de la Société géologique de France conserve dans ses rayons un très grand nombre de ces cartes. L’exposition d’une trentaine d’entre elles nous offre la possibilité d’un regard sur l’histoire de la cartographie géologique française. À travers leur diversité de contenus et d’esthétique ces quelques cartes témoignent de l’histoire des idées géologiques autant que de l’histoire des institutions et des individus. Cette exposition est également une invitation à venir découvrir ou redécouvrir les fabuleuses collections de cartes, d’ouvrages et de revues précieusement conservées au sein de la bibliothèque de la SGF. Solen Le Gardien, présentera et commentera cette exposition chaque jour entre 13h00 et 14hoo. En dehors de ces horaires, vous pouvez la rencontrer sur le stand de la SGF. Si vous souhaitez acquérir une reproduction des cartes et coupes présentées dans cette exposition : cliquer ici |
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